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Diagnostic du pays du Pic Saint Loup et de la Haute Vallée de l’Hérault (9/12)

lundi 25 septembre 2006, par Perrey Luc

Traitement des données et interprétation : Introduction méthodologique

La concertation entre les participants aux groupes de travail, ainsi que l’interprétation des éléments recueillis à l’occasion des entretiens réalisés en face à face, ont conduit à la production d’un nombre important de données originales relatives au territoire.
Ces données traduisent directement la vision que les différentes familles d’acteurs ont des caractéristiques sociales, environnementales, économiques, organisation-nelles, de leur territoire. Elles traduisent également la pratique, le vécu, du territoire par les acteurs car c’est sur la base de ces derniers et non à partir d’idées générales et convenues qu’elles ont été établies.

Ceci étant, au plan méthodologique, nous nous sommes trouvés face à deux problèmes :

  • l’abondance de l’information
  • une information uniquement de type qualitatif, plus difficile à traiter que l’information quantitative

Le premier problème a été traité par un travail systématique de synthèse et hiérarchisation des données, conduit d’abord avec l’ensemble des participants, puis, pour les parties les plus techniques, avec une représentation de ceux-ci dite « groupe de synthèse ». Toutes les tâches et propositions relatives à cette « concentration » de l’information ont été conduites par les participants à ces différents groupes.
Ce travail a abouti à la sélection de cinquante cinq données, ayant chacune fait l’objet d’un travail précis de définition, qui ont été retenues comme étant autant de caractéristiques de base du territoire.

Il se posait alors le second problème : comment traiter, « faire parler » ces 55 caractéristiques, afin d’en dégager une image du fonctionnement du territoire, les résultats de ce fonctionnement, et leur interprétation.

La réponse a été organisée à partir de la propriété qu’ont ces 55 caractéristiques d’être peu ou prou en interdépendance les unes avec les autres : en effet ces données caractérisent un système complexe dans lequel acteurs et ressources du territoire interagissent entre eux. _ C’est le résultat de ces interactions permanentes qui génèrent la dynamique et les résultats du territoire, que nous voulons précisément mettre au jour.

Le traitement de ces 55 caractéristiques du fait de leurs interactions devenait alors possible en entrant dans le champ de « l’analyse structurelle ». Globalement, celle-ci permet de donner à chaque caractéristique un « statut » (elle peut être motrice, dépendante, en relais, ou marginale), puis de les regrouper en un nombre limité de « composantes fortes » qu’il devient possible d’interpréter. En effet si on ne peut guère interpréter globalement 55 données agissant en interactions, cela devient possible si elles sont regroupées en une dizaine de « paquets ».

Le traitement de ces 55 caractéristiques a commencé par la recherche systématique (c’est à dire 3025 fois ! ) des influences qu’elles peuvent avoir entre elles dans le processus de fonctionnement des acteurs sur leur territoire ; Les seuls « sachant » étant les acteurs qui agissent sur le territoire. Ce travail a été réalisé par le groupe de synthèse.

Pour traiter ces données il a été fait appel aux propriétés du calcul matriciel, mais ceci n’est pas l’essentiel ; par contre pour la commodité du rendu du résultat et surtout de son interprétation, une partie de l’outil est conservée, à savoir le graphe motricité-dépendance.

Ce graphe simple permet de positionner dans un plan les 55 caractéristiques à chacune desquelles est attaché un indice de motricité et de dépendance. Les abscisses du graphe correspondent à la dépendance, les ordonnées à la motricité.

Une caractéristique est dite « motrice » lorsqu’elle a une influence sur les autres.

Une caractéristique est dite « dépendante » lorsqu’elle est essentiellement influencée par les autres

Une caractéristique est dite « relais » lorsque, en même temps, elle influence et est influencée ; ces dernières sont les plus sophistiquées et sans doutes les plus stratégiques.

La partie qui suit est donc l’interprétation du graphe ainsi obtenu.

En l’étudiant et pour bien la comprendre, le lecteur doit avoir en permanence en tête que tout ce qui suit est le seul résultat, du regard des personnes qui se sont prêtées au jeu de la concertation et des entretiens en face à face : ce sont elles qui ont produit l’information initiale, qui l’ont traitée, qui ont construit la matrice des interactions entre les 55 caractéristiques de base auxquelles elles étaient parvenues.
Le résultat que nous allons découvrir ci après, et qui a été interprété avec elles, est leur vision du territoire au moment où le travail a été fait. Il s’agit d’une perception collective inconsciente du fonctionnement du territoire, mais sur la base de laquelle, inconsciemment également, chacun agit, arbitre, décide. Il s’agit d’une perception collective inconsciente, mais essentielle car c’est sur la base de cette représentation qu’inconsciemment également les acteurs agissent, arbitrent, décident, bref font vivre ce territoire.

P.-S.

Cette page fait partie d’une série de 12 articles intitulés "Diagnostic du pays du Pic Saint Loup et de la Haute Vallée de l’Hérault" :

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