Accueil > Valflaunès > Essai sur le château de la Roquette (ou de Viviourès)
samedi 20 septembre 2003, par
Situation
A 25 km environ au nord-nord-ouest de Montpellier, au-delà du pic Saint-Loup, s’élève la montagne de l’Hortus, entre les villages de Valflaunès à l’est, de Saint-Martin-de-Londres à l’ouest, dans un paysage
vallonné de champ, de bois et de garrigue. Le massif se termine brusquement à l’est et au sud par de hautes falaises calcaires culminant à 512 m d’altitude. le château occupe une situation allongée sur la crête méridionale surplombant de 200 m environ la vallée la séparant du pic Saint-Loup au sud, dominant le plateau de l’Hortus au nord (fig. 1).
1. L’arrière-plan historique
Les premières mentions du site datent des années 1130, 1173, 1197 et 1205 [1] ; elles ont pour objet l’hommage pour le château de la Rouquette, fief du comte de Melgueil.
Quelques actes reflètent la vie d’une petite communauté installée près du château. Ainsi, en 1224, un document évoque "un ostal situ portal du château de la Rouquette" [2].
Guillaume de Pian, chevalier, originaire du village de Pia en Roussillon, possession de l’archevêque de Narbonne, "reçoit en compagnie de son épouse Béatrix, des reconnaissances pour des terres situées à Lavérune". Il est bailly du Gévaudan dans les années 1239-1241, puis viguier de Macon jusqu’en 1248, date à laquelle il est nommé viguier de Sommières, puis sénéchal de Carcassonne de 1249 à 1255. Il possède le château, qu’il veut d’ailleurs reconstruire, vers la fin de la première moitié du XIIIe siècle [3]. En 1248, on note plusieurs plaintes contre lui pour ses empiétements sur le comté de Melgueil. "Le sénéchal est installé au château de la Roquette qui est situé sur l’Hortus et domine le château de Montferrand, propriété acquise par l’évêque de Maguelone (…)" [4]. L’année suivante, Guillaume de Pian apaise les craintes des habitants du Rouergue, lors de la disparition du comte Raymond VII de Toulouse, en l’absence de sa fille et de son gendre Alphonse de Poitiers partis en Terre Sainte. En 1252, à la tete d’une armée, il essuie un échec dans une expédition visant à conquérir le Fenouillèdès encore indépendant [5]. Cinq ans pllus tard "(…) le châtelain de Montferrand (…) porte plainte contre le bayle et le juge royaux siégeant au château de la Roquette, qui enlèvent bœufs et chevaux en abusant du pouvoir royal : le château est donc devenu le siège de l’autorité royale" [6]. Plusieurs membre de la famille sont attachés à l’administration royale : ainsi, Michel de Pian, sergent du roi, est témoin du serment de fidélité des consuls de Toulouse en septembre 1271. En 1298, Guillaume de Pian rend hommage à l’évêque de Maguelone pour le quart de Lavérune. Parmi ses descendants, Guillaume de Pian, seigneur de Verdun et de la Roquette, est régent de la sénéchaussée de Carcassonne en mai 1327 et en 1329. Le chevalier Jean de Pian est cité comme un des exécuteurs testamentaires d’Eléonor de Montfort, mère de Bouchard comte de Vendôme, en mai 1338. Il est seigneur de la Roquette en 1368. Marie de Pian, fille de Guillaume [7], est citée en 1388, à l’occasion d’une reconnaissance pour une terre appartenant au château de la Roquette [8]. On note enfin un dénombrement de Marie de Pian [9]. Le château de la Roquette est vendu à Antoine de Lautrec en 1459 [10]. "Au XVIe siècle, le château est en ruine, car, consigne un texte, il n’y a "rien de couvert" [11]. A cette époque, la seigneurie appartient à Claude Vabre en 1503, puis à Henri de Roquefeuil en 1530 [12]. Au début du XVIIe siècle, la lecture d’un dénombrement de la baronnie de la Roquette, nous apprend qu’elle consiste "en un vieux château ruiné et inhabitable
depuis longtemps" [13]. Un nouveau château de la Roquette, dont une porte est remontée devant la salle Pétrarque, à Montpellier, est bâti. Jean-Baptiste Raimon de Pavée est marquis de
Villevieille de la Roquette en 1749 [14]. En 1658, la baronnie est érigée en marquisat [15].
Enfin, le 14 mars 1769, on note l’acquisition du marquisat de la Roquette, y compris "les vestiges des châteaux de la Rouquette et de Saint-Martin-de-Londres (…) pour la somme de 35.000 livres [16].
Tels sont les éléments que nous avons pu recueillir.
2. Description
Le château est accessible par un sentier s’élevant graduellement le long de la pente sud. Le chemin, laissant à l’ouest les ruines de constructions aux sous-sols voûtés, et passant par une défense extérieure, au plan en équerre, défendue par des archères en bêche en calcaire tendre, serpente dans les rochers en un tracé en chicane dont les murs de soutènement subsistent en partie.
Un mur en pierre tout-venant, parallèle à la courtine sud, limite la plate-forme d’accès à la porte primitive située au sud-est, à une deuxième porte au sud-ouest.
Le château se compose essentiellement (fig. 2), de l’ouest vers l’est, d’un éperon au plan contourné, épousant au plus près le rocher. Cet ensemble supporte une échauguette au sud sud-ouest ; des latrines à double conduits, sur deux niveaux, éclairés par deux étroites fenêtres : une au-dessus d’un arc de décharge, au nord ; une autre sur la façade sud, au second niveau.
Une salle de plan irrégulier est éclairée, au premier niveau, par un jour de souffrance au nord, et par une fenêtre à coussiège en face, à proximité de la deuxième porte déjà évoquée. Au deuxième niveau, matérialisé par la rangée des boulins des solives du plancher, coté sud, et par un corbeau, support de poutre au revers de la façade ouest, deux fenêtres semblables à celles du rez-de-chaussée sont ménagées au sud. Au même niveau, toujours dans l’élévation du revers du mur ouest, on perçoit encore des baies : celles de l’archère de l’échauguette, un placard au centre, et l’accès aux latrines, dans l’angle nord-ouest. Enfin, au revers du mur nord, l’appui de la fenêtre recèle une pierre taillée en évier.
Au-delà d’un mur de refend, dont les arrachements sont visibles, le corps principal du château développe ses cinq travées d’inégales largeurs, dont quatre, séparées par des pilastres chanfreinés, forment la grande salle.
Notons que les constructeurs, utilisant les contraintes de ce site de crête, ont aménagé un demi sous-sol au revers de la courtine sud, accessible par une porte dont seul le piedroit chanfreiné sud, subsiste. Au revers de cette même courtine (fig. 3), la première travée est percée d’une archère simple au sous-sol, fenêtre à coussièges au rez-de-chaussée. Les deux autres travées ont une disposition identique : archère simple, puis fenêtre à coussièges (fig. 4), fenêtre à pénétration au niveau de la voûte en berceau brisé qui couvrait l’ensemble, dont l’appui se confond avec la corniche, au niveau de la naissance, et dont des séquences subsistent en partie. La quatrième travée, aveugle en sous-sol, est percée comme les deux autres en élévation.
Côté nord, la première travée est occupée par l’entrée actuelle, un placard est ménagé dans la deuxième, le conduit d’une cheminée est conservé dans la troisième. Enfin, le sol de la quatrième travée conserve une citerne dont la voûte surbaissée a disparu en partie : l’orifice de puisage était fermé par une trappe qui s’encastrait, en position ouverte, dans la feuillure ménagée dans la paroi. Un trou de boulin situé à l’aplomb est sans doute l’indication d’une pièce de charpente où se fixait la poulie…
Le plancher du demi sous-sol était soutenu par une série de trois corbeaux en quart de rond à listel, l’un dans l’axe de la travée, les deux autres contre les pilastres supportant les doubleaux. Au niveau du plancher, la vase est chanfreinée, une corniche en quart de rond souligne la naissance de la voûte et se retourne en imposte sur chaque pilastre. Le doubleau a une section carrée élégie par deux tores. L’ensemble des moulures est réalisé dans un calcaire tendre à grain fin (fig.6).
La cinquième travée était séparée des autres par un mur de refend en pierre de taille aux prises encore visibles, au niveau du pilastre. C’était le vestibule d’entrée. La porte est couverte en berceau surbaissé dont l’extrados était surmonté par la corniche curviligne. Trois boulins sont creusés dans le seuil, un quatrième est perceptible au-delà du pilastre, dans la grande salle.
Après les vestiges d’un second mur de refend, une pièce, ou une cour, de plan irrégulier, donne sur une tour cylindrique bâtie sur un massif de maçonnerie quadrangulaire, qui défend l’extrémité orientale du château. Notons les vestiges de deux culs-de-lampe prismatiques situés sous des arrachements du parement intérieur. Le rez-de-chaussée était donc couvert sur croisée d’ogives. Les traces des ébrasements d’une ouverture à l’est, et d’une archère au sud, sont encore apparentes.
Les vestiges d’éléments de décor sont perceptibles. En particulier, l’observation d’un fragment d’enduit qui recouvre encore la voûte au-dessus du placard de la paroi nord de la première travée montre les joints peints en blanc d’un faux appareil. L’enduit subsistant près de l’orifice de puisage de la citerne s’orne d’un trait circulaire.
A l’extérieur, côté nord, nous l’avons vu, un arc de décharge bandé au-dessus d’une faille permet, tout en assurant la continuité de l’assise de fondation, l’aménagement des latrines. La courtine est en pierre tout-venant. Notons que la tour ouest n’est perceptible que grâce à la convexité du mur lui-même.
Côté sud, le talus supportant l’éperon est à bossage ; deux encorbellements soutenus par des corbeaux en quart de rond à listel servent de base à l’échauguette semi-circulaire, défendue par une archère en "bêche". Le pan coupé entre l’extrémité occidentale et le mur de la grande salle est limité par un contrefort. La deuxième porte se situe contre son autre face. L’observation de son élévation montre qu’une première grande ouverture en arc brisé a été ultérieurement en grande partie obturée tout en laissant une poterne en plein cintre. La base de la courtine sud, en appareil moyen régulier, est talutée à bossages. Trois travées de la grande salle sont identiquement percées d’une archère en vas, d’une fenêtre dont le linteau est soutenu par deux corbeaux moulurés en cavet. En tableau subsistent les traces de scellements des barres de fer qui la défendaient (deux verticales et cinq horizontales). Enfin, une petite fenêtre rectangulaire aux chanfreins fortement prononcés s’ouvre dans la partie haute de la façade. Un contrefort se situe entre les deuxième et troisième travées.
La porte, large de 1,20 m, est couverte en arc surbaissé, à double voussure chanfreinée. Son seuil se situe à une hauteur de 3,60 m par rapport au sol de la plate-forme d’accès. Quatre corbeaux, en quart de rond, à l’aplomb des quatre boulins déjà observés, se situent à 2,50 m du seuil. Ce dispositif permettait l mise en place d’un tablier en charpente, reposant sur quatre poutres glissées dans les boulins, elles-mêmes soutenues par autant de jambes de force s’appuyant sur les corbeaux. L’ensemble était sans doute calé contre la face ouest du contrefort jouxtant la porte. Trois autres corbeaux, à encoche, sont situés au-dessus. Il s’agit
vraisemblablement des traces d’un dispositif de mise en place d’un auvent protégeant le tablier en charpente des intempéries. L’absence d’archère basse dans la quatrième travée se justifie par la présence, le long de la courtine, d’une rampe ou d’une volée d’escalier droit, comme nous l’avons esquissé (fig. 7-8).
A 9 m environ du contrefort, la courtine adopte un tracé en pan coupé, dégageant le massif quadrangulaire sur lequel la tour orientale est construite.
Le caractère actuellement inaccessible des parties hautes ne permet pas de savoir si un parapet crénelé couronnait ou non tout ou partie du château. Il est à noter que l’on ne perçoit pas de vestige quelconque d’une construction antérieure.
3. Considérations…
Les éléments conservés donnent quelques indications sur le parti architectural, dont l’originalité et la franchise semblent une preuve de la rapidité de la construction et de sa conception, et sur le programme d’utilisation.
Une porte relativement étroite permet l’accès au vestibule et à la grande salle, chauffée et bien éclairée, uniquement au sud. Un entrée, pouvant être qualifiée de "secondaire" ou de service, est ménagée
dans la partie ouest. A l’est, comme à l’ouest, s’élèvent deux éléments plus proprement fortifiés, tour orientale essentiellement, mais aussi échauguette occidentale, défendant plus particulièrement un corps de logis habitable sur deux niveaux, équipé d’éléments de confort.
Il semble que nous ayons ici un château ayant un double rôle : fortification, bien sûr, mais aussi "réception". On peut imaginer des réunions se tenant dans la grande sale, "où s’exhibe publiquement le pouvoir" (G. Duby), cantonnée de parties habitables et fortifiées. L’étude, en cours, de quelques châteaux de l’Aude appartenant aux archevêques de Narbonne illustre ce double rôle (les archevêques eux-mêmes, ou leurs bayles, recevaient les populations de leurs domaines) perceptible encore dans les vestiges existants. Ainsi, les traces des arcs diaphragmes de la grande salle sont visible au revers de la courtine sud de Villerouge-Termenès, une grande salle flanquée d’une tour quadrangulaire est spécialement construite à Auriac, ou bien encore au revers de la courtine nord de Quillan, où subsistent les traces d’arrachement de la vaste cheminée.
4. Conclusion
Par ses détails architecturaux, au-delà du caractère presque raffiné, perceptible par la qualité de la modénature, il est possible d’établir un parallèle avec des constructions similaires en Languedoc.
Nous trouvons des éléments identiques dans les forteresses construites par les maîtres des œuvres du roi. Carcassonne, bien sûr, mais aussi fenêtres à coussièges identiques à l’exemple de la tour nord-ouest de Puylaurens, archères en bêche sur ce même site et à Peyrepertuse ou Aguilar, base d’échauguette semblable aux exemples du donjon d’Arques, ou de la première enceinte de Termes ; enfin, corbeaux, chanfreins et culs-de-lampe dont les exemples abondent dans tous ces sites. Tous ces éléments nous amènent à conjecturer que le château de Viviourès peut être daté de la fin du XIIIe siècle ou du début du XIVe siècle. Nous pouvons donc penser que la décision de construire un tel "château résidence" est due à la famille de Pian, et plus précisément à Guillaume, ancien sénéchal de Carcassonne, dans la mouvance royale [17], comme nous l’avons vu plus haut, ou à ses héritiers immédiats, car la technique du bossage semble apparaître dans nos régions dans années 1280, jusqu’au tout début XIVe siècle. Le château est à replacer dans la grande période de construction, lors de l’acquisition par la monarchie capétienne du territoire du Languedoc, qui se couvrit de châteaux nobles et de forteresses royales, de Najac à Puylaurens, de Carcassonne à Aigues-Mortes et Beaucaire.
DE LA CREATION A LA RESTAURATION - Lucien BAYROU
N.D.A. : Nous voudrions témoigner notre reconnaissance à Mme Geneviève Durand pour ses recherches dans les archives et remercier Mlle Laurence Olivier et M. Philippe Vergain pour leur aide amicale.
Sources manuscrites
Archives départementales du Gard :
1 E 2404 : Roquefeuil, Inventaire des titres, Etat des actes concernant M. le baron de la Rouquette (extraits).
1224 : le 4e des nones de Novembre 1224, Raymond de Falce, et Alamandrie femme de Bernat Comes, baillent à novel achaipt a Guillaume de Marse un ostal située au portal du château de la Rouquette.
1388 : Recognoissances faittes par Guillaumette femme de Guillaume Salvemont au profit de noble Marie de Piane, fille et héritière de noble Guillaume de Pian, d’une terre située au terroir du château de la Rouquette.
1512 : Donation faite par Damoiselle Jeanne de Thurri, veuve de feu jean de Vernioles, baron de la Rouquette, à noble Fulcrand de Roquefeuil, son neveu, de la place et seigneurie de la Rouquette, château de Londres et Viols avec toutes leurs juridictions, rentes et tenures…
1512 : Reconnoissance faitte par Jean Alavi, du mas de Gavriac de la paroisse de Notre-Dame de Londres, à Claude Vabres, baron de la Rouquette, seigneur du château de Londres, et coseigneur de Notre-Dame de Londres, et de Viols, et pour la baronnie de la Rouquette, de la troisième partie d’une maison indivise située aux barris du château de la Rouquette, et autres terres en la juridiction dudit château de la Rouquette.
1512 : Reconnoissance faitte parPhilippe et Arnaud Cabanes, fils de Jean du mas de Pouget de la paroisse de Nostre Dame de Londres au profit de noble Claude de Vabres, baron de la Rouquette et c. de plusieurs terres et maisons situées aux barris de la Rouquette et terroir d’icelluy.
1531 : Donation faite par noble Jean de Vernile, seigneur et baron, à Jeanne de Turre de la baronnie de la Rouquette avec ses membres, savoir le château de la Rouquette, N.-D. de Londres, Saint-Etienne de Viols et le château de Londres avec toute juridiction.
1 E 2392 : s.d. (début XVIIe siècle), Mémoire pour Monsieur le baron de la Rouquette : la baronnie de la Roquette est composée de quatre places, sçavoir les villages appelé le Chasteau, autre appelé St Martin de Londres, autre appelé Vriols le Fort, et le vieux Chasteau portant le nom et titre de la Roquette (…).
1 E 2891 : s.d. (début XVIIe siècle), Dénombrement de la baronnie de la Roquette, dans lequel on note qu’elle consiste en un vieux château ruiné et inhabitable depuis longtemps, et un bois de chênes et autres devois (…).
1600 -1795 : La Rouquette, titres, affranchissements, lettre de sauvegarde, érection de la terre en marquisat.
1 E 2906 : 1390, château de Londres, famille de Piano (alias Péan), partage des châteaux de Londres et de la Rouquette.
1 E 2907 : 1304, château de Londres, partage des terres entre Guillaume et Michel de Piano, coseigneurs de Londres, enfants de Guyot de Piano.
1 E 2908 : XIVe siècle, château de Londres, titre de la famille de Piano, partages.
Archives départementales de l’Hérault :
G 1709 : 1173, Reconnaissance faite par Bernard Ayras, fils d’Alziar, et Ayras, fils de feue Marie, pour le château de la Roquette, dépendant du comté de Melgueil, à Raymond V, comte de Toulouse (transcrit sur le Cartulaire E, fol. 295 v°, non édité).
1205 : Autre faite par Raymond Ayras, fils de feu Etienne et par Raymond de Melgueil, fils de feu Bonafosse, à Raymond, comte de Melgueil, fils de la reine Constance pour le même château (transcription, ibidem, non édité).
G 1628 : 1302, dénombrement et hommage faits par Guilhem de Pian, pour lui et ses frères Michel et Arnaud et pour sa mère Agnès Grimoard, à l’évêque, du fief dépendant du château de la Roquette, l’ayant de leur aïeul Guilhem de Pian et de sa fille Béatrice. L’acte englobe d’autres mas à Grabels et à Murles, publié dans le Cartulaire, III, P. 948.
1354 : Idem faits par Jean de Pian pour un fief du château de la Roquette, comprenant les mas du Fesc, del Baq, de Baquet, de Rigaud, de Cornès, de Bisancas, Baissière, Las Sejolas et d’autres à Grabels et à Murles.
1399 : Idem faits par Marie de Pian, seigneur de Ferrals dans la sénéchaussée de Toulouse, femme d’Arnaud d’Espagne, pour le château de Londres et le village Notre-Dame de Londres.
1769 (14 mars) : Achat du marquisat de la Roquette, pour la somme de 35 000 livres.
Article proposé par Pierre Minet.
Avec l’aimable autorisation de l’auteur.
[1] A.D. Hérault, G. 1707. J. Rouquette, A. Villemagne, Cartulaire de l’église de Maguelone, I, CCX-LIV, CCXLV, pp. 431-433.
[2] A.D. Gard, 1 E. 2404.
[3] L’essentiel de sa biographie est empruntée à : Fabre de Morlhon (J.). "Le sénéchal Guillaume de Pean à Narbonne et sa famille", Narbonne, archéologie et histoire, Montpellier, 1973, pp. 61-68. Voir aussi N. de Wailly, Recueil des historiens de France, XXI, XXIII, p. 739 ; L. Michel, L’administration royale de la sénéchaussée de Beaucaire au temps de Saint Louis, p. 338, p.340 ; Devic et Vaissette, Histoire générale de Languedoc, VI, pp. 809-811, p. 825, p. 865 ; IX. ; p. 2 ; p. 579. Dupont-Ferrier, Gallia Régia, état des officiers royaux des bailliages et sénéchaussées de 1328 à 1515, L., n° 4859, p. 536.
[4] F. de Morlhon, op. cit., p. 65. "Il n’y a pas de doute, nous semble-t-il, que le château que voulait faire rebâtir Guillaume de Pian, ne doive être identifié avec celui de la Roquette, (…). Pour quel motif voulait-il le faire reconstruire ? Etait-ce pour surveiller le château de Montferrand" : J. Rouquette, A. Villemagne, Bullaire de l’église de Maguelone, I, n°411, pp. 273-274. A la création de la sénéchaussée de Beaucaire, Saint Louis ne possède "aucun domaine immédiat dans le diocèse de Maguelone (dont dépend le comté de Melgueil), ses droits étaient fort restreints (R. Michel, op. cit., p ; 14)". "Les empiétements" de Guillaume de Pian semblent, sans doute, le fruit d’une action délibérée de la monarchie française.
[5] A. Bayrou, 5 "Liste des sénéchaux de Carcassonne", Fenouillèdes, diocèse d’Alet, p.152.
[6] DCXXXII, Protestation du châtelain de Montferrand contre l’enlèvement d’animaux fait par le bayle du roi tenant le château de la Roquette, J. Rouquette, A. Villemagne, op. cit., II, n°411, pp. 797-798, cité par J. Mesqui : "Parements à bossage dans la fortification et le génie civil en France au Moyen Age", Château Gaillard, XIII, note 12, p. 100.
[7] J. de Morlhon, op. cit., p. 66.
[8] A.D. Gard, 1 E. 2906.
[9] A.D. Hérault, G. 1628.
[10] J. Secondy, Château de l’Hérault, I, p. 517 ; Ch.-L. Salch : "Viviourès", Dictionnaire des châteaux et fortifications du Moyen Age en France, p. 1197.
[11] H.P. Eydoux, Châteaux fantastiques, 3, p. 136.
[12] A.D. Gard, 1 E. 2404.
[13] A.D. Gard, 1 E. 2891.
[14] A.D. Gard, 1 E. 2404 ; J. Secondy, op. cit., I, p. 517.
[15] A.D. Gard, 1 E. 2891.
[16] A.D. Hérault, 1 G. 1628.
[17] On peut citer l’exemple du donjon d’Arques, construction utilisant les techniques des maîtres des œuvres royaux, datable du milieu et de la fin du XIIIe siècle. Il est à remarquer que Pierre de Voisins, possesseur du château, succède à Guillaume de Pian, à Carcassonne, de 1254 à 1255, après avoir été sénéchal de Toulouse…
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