Accueil > Saint Bauzille de Montmel > Les anciennes voies dans la vallée de la Haute-Bénovie
jeudi 9 juin 2005, par
Dans son étude intitulée “la préhistoire dans la vallée de la haute-Bénovie”, publiée en 1932 par la Société archéologique de Montpellier (2ème série, tome 10, 1er fascicule), le capitaine Maurice Louis (devenu ensuite directeur des antiquités nationales) expose le résultat de ses recherches autour du Puech Des Mourgues (appelé aussi Pic Saint Léon).
Aprés la description des vestiges d’habitats préhistoriques (Serre Ploumet, La Lequiére, Luna, etc...), son étude a le grand intérêt de préciser le tracé des anciens chemins. En voici le texte intégral :
« L’ancienne voie venant de Sommières, passait à Buzignargues, suivait la rive gauche de la Bénovie jusqu’au confluent avec le Valat de Conques, puis s’infléchissait vers le sud, contournait le “Serre de Luna”(cote 135), remontait le cours de la rivière et rejoignait sans doute la route actuelle à l’ouest de l’oppidum du Pic Saint-Léon, pour continuer probablement sur le tracé actuel jusqu’à Tréviers.
A peu près à la hauteur du pont moderne de la GC 21 sur la Bénovie (entre les crêtes de Luna et de Pioch-Camp), un pont franchissait la rivière. Cet ouvrage, qui comportait 2 arches, subsiste encore. L’arche sud est écroulée. La culée nord du pont présente une double entrée permettant un accés facile pour les véhicules venant soit de l’est soit de l’ouest. Ce pont, qui s’embranchait sur la voie principale, devait être placé à l’origine d’une voie qui remontait vers Mormolacus (Saint Bauzille de Montmel) par le côté est de l’oppidum du Pic Saint-Léon.
Une autre voie devait se détacher de la première au sud de l’église de Saint-Germain, passer vraisemblablement au nord de la croupe de Luna, franchir le Valat de Conques sur un pont d’une seule arche encore existant (100 mètres avant d’arriver au Mas de Martin, et au nord de la cote 135), et remonter vers Cotiacum (Quissac) par la coupure de Valat, sans doute à peu prés suivant l’itinéraire actuel. »
La voie romaine de Nîmes à Vieille-Toulouse passerait donc par le nord du Puech des Mourgues, et non pas par le sud, comme le pensent d’autres auteurs.
Lorsque l’on regarde les cartes IGN série bleue 2842o et 2742et, l’on comprend que le tracé nord, d’une part est plus direct, d’autre part garde en ligne de mire le Pic-Saint-Loup, alors que celui du sud est plus sinueux et masque le repère du pic.
Quant aux deux ponts décrits, ils n’atteignent certes pas l’ampleur des trois monuments régionaux de Sommières, Boisseron, Ambrussum, édifiés par les romains pour le passage des grandes voies telles que la Domitienne.
Beaucoup plus modestes par leur nombre d’arches (2 et 1) et largeur (2 et 1,60 mètres), ils sont désignés comme "romains" par la tradition locale, mais leur arcature en anse de panier relève plutôt de l’époque médièvale (peut-être ont ils été reconstruits sur des bases romaines).
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