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Diagnostic du pays du Pic Saint Loup et de la Haute Vallée de l’Hérault (11/12)

lundi 25 septembre 2006, par Perrey Luc

3- La problématique du territoire à travers la représentation qu’en ont les acteurs : le diagnostic général

3.1- L’analyse dynamique des résultats

Le diagnostic est établi à partir de l’analyse des interactions entre les composantes fortes. Les interactions sont étudiées en suivant l’arc qui parcourt successivement les trois quadrants : motricité > relais > résultats.

En suivant cet arc, nous constatons :

3.1.1- Dans le quadrant motricité :

D’abord l’influence ambivalente de Montpellier, à la fois ressource et handicap, qui est motrice et peu dépendante : elle impacte la composante de ce quadrant regroupant deux opportunités à savoir « le maillage et le captage des nouveaux flux » qui pourrait, suivant l’effet positif ou négatif, s’en trouver renforcée ou au contraire mise de côté. Elle a également un effet sur « patrimoine et dynamisme » et sur « obstacles à la valorisation du patrimoine » par la péri urbanisation et, si la menace devait se concrétiser, à savoir le « pays dortoir ». Elle impacte également « l’économie résidentielle » puisqu’elle constitue un réservoir de clientèle aux activités locales mais aussi le risque de l’attraction de ses activités au profit de la métropole.

Ensuite, vient la faiblesse de la sphère publique qui influence une composante du quadrant motricité, quasiment l’ensemble des composantes du quadrant relais, et deux autres composantes en résultat, à savoir :

  • la composante fortement motrice du « maillage et nouveaux flux » composée de deux opportunités dont il appartient fortement à la sphère publique de se saisir afin qu’elles se réalisent ; ce serait alors la concrétisation d’éléments fortement moteurs du système territorial.
  • la composante « projet de pays » dans le quadrant des relais, est directement liée à l’initiative de la sphère publique. Son statut d’opportunité traduit la volonté des acteurs de s’organiser et de travailler en partenariat ainsi que l’intérêt qu’ils en attendent pour leur territoire par la position qui lui ont donné, d’enjeu à très forte motricité. La capacité de la sphère publique à réaliser le « projet de pays » est un enjeu d’autant plus important qu’il agira sur le « potentiel touristique ». De l’impact de cette action dépendra en retour le renforcement de son influence.
  • la composante « patrimoine et dynamisme » par sa position et les caractéristiques qu’elle regroupe, se révèle être l’élément structurel central du territoire. Elle traduit à la fois la richesse du territoire et la vitalité des acteurs économiques et associatifs à s’en saisir et l’optimiser. Elle est fortement sensible à l’influence de la « faiblesse de la sphère publique » qui, par la régulation, l’organisation et l’initiative publique (l’opportunité des « projets structurants autour du patrimoine »), a un rôle décisif sur la préservation, la valorisation du patrimoine et son potentiel de développement, rôle qu’elle peut assumer ou ne pas assumer compte tenu de sa faiblesse.
  • la composante « obstacles à la valorisation » regroupe les effets néfastes de la péri urbanisation consommatrice d’espace et qui fait planer la menace de devenir un pays dortoir ainsi que l’insuffisance de l’équipement touristique du territoire qui aliène également cette valorisation.
  • la composante « frein au développement » est sensible à la faiblesse de la sphère publique. Il revient en effet aux pouvoirs publics de pallier au « retard des équipements et des services » du territoire qui pénalise habitants et activités et d’accompagner le développement de ces dernières par des aménagements publics de qualité et des mesures (maintien de terres agricoles) d’autant plus nécessaires que la « pression foncière » est forte. Enfin les menaces regroupées dans cette composante interpellent fortement la sphère publique et sa capacité de réguler « les flux touristiques » dans les zones préservées et d’éviter « le pillage et la dégradation du patrimoine ».
  • la composante « économie résidentielle diversifiée » est également soumise aux influences de la sphère publique d’une part par la stimulation de « l’artisanat » à travers « la commande publique », les plans d’occupation des sols et les politiques d’habitat, d’autre part par ses actions et les financements publics dont dépend fortement « le secteur sanitaire et social » que les acteurs considèrent comme une des activités importantes du territoire et placent en résultat.

3.1.2- A l’intérieur du quadrant des relais

Ce quadrant comprend le bloc de la composante structurante du territoire : « patrimoine et dynamisme ».

Celle-ci est actuellement doublement affaiblie par les effets des deux composantes relais, d’une part : « les obstacles à la valorisation du patrimoine » qu’elle inclue quasiment et qui la parasite : ’le vers dans le fruit’, et d’autre part le « manque de convergence en matière d’environnement ».

L’opportunité du « projet de pays » positionnée en relais avec une forte motricité contient en devenir des solutions possibles à l’insuffisance constatée par les acteurs à propos d’organisation territoriale et de concertation.

Dès lors que le « projet de pays » se concrétise et a une influence sur le « manque de convergence en matière d’usage et de stratégie environnementale », la composante « patrimoine et dynamisme » s’en trouve doublement renforcée et par la même vient conforter la composante « potentiel touristique ».

3.1.3- Le quadrant des résultats

Il comprend trois composantes qui s’articulent autour d’un axe issu de la composante relais « patrimoine et dynamisme ».

Directement en situation de dépendance à cette composante :

  • la composante « qualité » contient les démarches qualitatives entreprises à partir des terroirs et du patrimoine et liées au dynamisme qu’ils génèrent. Partie intégrante de ce patrimoine, la « viticulture » y joue un rôle prépondérant en étant le premier secteur économique à avoir entamé des processus de qualité dont les effets sont connus et valorisés, et, qui sont étendus maintenant à d’autres activités. Cette évolution se construit sur des comportements d’acteurs économiques axés sur « la qualité et les réseaux ». Elle s’appuie sur des « groupements professionnels » dans le tourisme, l’agriculture et également l’industrie (pole métal). L’opportunité de « l’évolution quantitative et qualitative de la demande de loisirs » jugée propice au territoire et à l’offre qu’il peut développer vient conforter ces choix locaux.
  • la composante « économie résidentielle diversifiée facteur de richesse et d’attachement » complète le précédent résultat et va dans le même sens d’un territoire qui produit en optimisant ses « savoir et savoir-faire ». Issus de ces savoir-faire, « artisanat et les TPE » se distinguent par leur diversité et bénéficient, dans le secteur du BTP, du « développement de l’habitat ». Le « secteur sanitaire et social » occupe une place particulière importante en termes d’emplois et de richesse locale tout en assumant un rôle de proximité qui renforce la qualité de vie du territoire, l’ensemble étant fortement influencé par la composante « patrimoine dynamisme créativité » et les « démarches de qualité » ainsi que par la « sphère publique ».
  • la composante « freins au développement » vient atténuer ces résultats positifs par « l’insuffisance et le retard des équipements et des services » qui affaiblissent le rôle des villages et bourgs-centres et peuvent compliquer le développement d’entreprises en particulier à la recherche d’espaces ou de locaux aménagés, demande d’autant plus forte que « la pression foncière » permet difficilement à certaines activités « d’un tissu économique faible » de se maintenir ou de s’étendre. Les menaces des « flux touristiques » et de la sur fréquentation ainsi que les effets du « pillage du patrimoine » viendraient, s’ils se concrétisaient, dévaloriser les richesses du territoire sur lesquelles cette économie résidentielle se construit. La sphère publique est directement interpellée sur cette composante et détient des réponses à ces problèmes tout autant qu’elle soit en capacité de les prendre en compte.

3.1.4 Le quadrant des composantes faiblement actives dans le système

Le quadrant des composantes à la fois peu motrices sur le reste du système et peu influencées par celui-ci comprend une composante forte et deux caractéristiques isolées.

  • la composante « difficultés et inquiétudes récurrentes du territoire » regroupe un ensemble de craintes et de constats négatifs longuement mis en exergue dans le cadre des groupes de travail. Ce sont des faits qui sont de véritables handicaps et menaces pour les acteurs du territoire. Mais ceux-ci n’agissent pas sur sa structure, comme si la communauté d’acteurs, tout en prenant acte de ces éléments, les marginalise ou les contourne afin de se consacrer à la qualité du cadre de vie et du patrimoine et l’économie résidentielle qui y est liée. Mais l’importance de leur nombre leur donne un certain poids. Si en particulier les menaces qui y sont présentes venaient à se concrétiser, ces éléments négatifs pourraient voir, dans leur ensemble, leur influence évoluer et ébranler un système d’autant moins préparé qu’il ne les aura pas été pris en compte en amont. Ce changement risquerait à la fois d’aggraver « la faiblesse de la sphère publique » et de fragiliser « les éléments structurants autour du patrimoine ».
  • La variable comportementale « entreprise familiale » avec sa dimension de transmission, mentionnée dans les entretiens est restée marginale dans le système territorial à l’échelle de l’ensemble des acteurs.

Une opportunité isolée dans ce groupe « le papi boom » montre que les acteurs ne lui ont pas accordé d’influence sur le système territorial, en particulier sur l’économie résidentielle où ce choix d’accueil pourrait avoir un impact significatif.

P.-S.

Cette page fait partie d’une série de 12 articles intitulés "Diagnostic du pays du Pic Saint Loup et de la Haute Vallée de l’Hérault" :

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