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Le siècle passé : l’eau source de vie

lundi 6 janvier 2003, par Perrey Luc

Dans notre vie, l’eau revêt une extrême importance. Une denrée qui, un jour, pourrait devenir rare. Aussi, beaucoup d’entre-nous ont-ils la curiosité de savoir d’où elle vient et comment elle est acheminée.
La vocation du Syndicat Intercommunal d’Adduction d’Eau du Pic Saint Loup implanté aux Matelles, est d’assurer le présent, bien sûr, mais aussi, et en priorité, de prévoir et de préparer l’avenir car c’est le paradoxe de nos guarrigues de cuire au soleil tandis que nous sommes selon le propos très encourageant d’un hydrogéologue "assis sur une éponge".


Historique


Le mairies des communes avoisinantes de Cambous ayant eu connaissance de la décision prise par le Ministre de la Guerre de mettre en exécution un projet d’alimentation en eau potable du camp de Cambous (base militaire) autour duquel elles s’étendent, proposent aux représentant de l’autorité militaire de poursuivre en commun la réalisation du projet en vue d’alimenter tous les villages du secteur du Pic Saint Loup, déshérits en la matière.
C’est ainsi que le 3 avril 1947 naît le Syndicat Intercommunal d’Adduction d’Eau Potable de la Région du Pic Saint Loup. IL s’agissait alors de la première

manifestation d’un esprit de coopération et de solidarité tendant à rentabiliser les investissements en matière de recherche, stockage et distribution d’eau potable par des moyens de financement mieux adaptés à l’action intercommunale d’une population regroupée.
Des investigations entreprises sur le site du Mas Noir (sur la commune de Mas-de-Londres) avec une production de 25 m3/h, ont pu satisfaire, dès le début des années soixante à l’alimentation des 8 communes adhérentes : Cazevielle, Les Matelles, Notre-Dame-de-Londres, Saint-Gély-du-Fesc, Saint-Jean-de-Cuculles, Viols-en-Laval, Viols-le-Fort et le Rouet et de permettre l’adhésion de Saint-Martin-de-Londres et Saint-Mathieu-de-Tréviers.
Après s’être alimenté dans les villages à partir d’un point unique : la fontaine, les populations, peu à peu, voient arriver "l’eau du robinet".


Témoignage


L’eau a commencé à alimenter les habitations de Tréviers à partir de 1933. Jusque là, le moulin à vent installé par Léon Servin sur l’emplacement de la fontaine romaine, la remontait jusqu’au réservoir placé sous le parvis de l’église de Pourols. Par gravitation, cette eau alimentait la fontaine de la Marianne près de la mairie, celle de la forge de monsieur Douarche, celle située à l’angle du chemin du Boucher. Autant de point de ralliement où chacun venait la cruche à la main. N’omettons pas de citer le rendez-vous des viticulteurs, à l’angle du café Mercier, où l’on remplissait les charettes pour le sulfatage.
A Saint-Mathieu, les premières maisons ne furent raccordées que dans le milieu des années cinquante. Des pompes seront alors utilisées afin de faire monter l’eau du "Puiset".
Joséphine Maure dont le mari, Jean Maure, un enfant du pays était alors facteur à Portée-Puymaurens, se souvient que ses beaux-parents, petits propriétaires établis à Saint-Mathieu, leur avaient écrit pour leur annoncer, non sans une certaine fierté, qu’ils avaient fait placer deux robinets pour amener l’eau.Un en haut, dans la "pile" de la cuisine, mais surtout un autre en bas, dans le cellier, pour faire boire les lapins, les poules, les chèvres...C’est que tout ce petit monde avait la priorité sur les humains qu’ils faisaient vivre !
Une époque où l’on se contentait de peu vivant presque en autarcie (volailles, cochons "maison", vin de la propriété, fruits et légumes du jardin...).
Ce n’est pas parce qu’elle coulait au robinet que l’eau était devenue moins précieuse. Pendant longtemps encore, afin de l’économiser, les ménagères continuèrenet d’aller à la "pompe". Là, on en profitait pour échanger nouvelles et potins du jour. L’eau a toujours été sysnonyme de convivialité. De jeux aussi pour les enfants.
Mis à part ces deux filets d’eau courante, rien pendant une vingtaine d’année ne changea vraiement chez Cyprien Maure. Les commodités se résumaeint en un "vase" que l’on allait vider au fumier. Un merveilleux engrais qui venait "fortifier" les plantations.
Et, Joséphine Maure de préciser : "Au début des années soixante-dix, quand ma fille qui venait de se marier, est venue s’installer dans la maison familiale, elle a fait installer une douche et des w.c. Un luxe que beaucoup n’avaient pas encore pu s’offrir.

P.-S.

Source : Le guetteur de Montferrand. Janvier 2000.

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