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dimanche 29 janvier 2012, par
NDLoupic : les voeux de Raymond aux lecteurs de Loupic.
Il y a quelques années, j’écrivais dans « Escapade » , revue de l’association que je venais de créer avec quelques amis ma façon de concevoir le sport loisir tout aussi indispensable à notre « mieux être » que l’autre plus compétitif.
Il s’agissait d’un édito dans lequel j’essayais de faire passer un message et surtout de faire comprendre que notre récompense n’était pas, pour nous performants ou non, dans les diverses coupes ou gadgets que nous pouvions gagner ici ou là mais dans la chance que nous avions à pouvoir participer et être encore fiers de notre présence. Autant j’étais heureux de primer les enfants dans le cadre de nos organisations, rien ne m’indisposais davantage par contre que de voir des « anciens » me réclamer un quelconque yoyo pour des classements catégoriels sans signification.
Il est évident que mon credo ne pouvait pas plaire à tout le monde. Dur, dur de faire percevoir un tel message dans notre société du paraître ou certains ont même, si j’ose dire avec malice, des ampoules au nombril. Ne retrouvant plus mes marques, je décidais donc de quitter ce que j’avais créé.
Pourquoi étais-je parmi les meilleurs ? Tout bonnement parce que j’étais mieux entraîné du fait que nous en étions aux balbutiements des courses hors stade et que je n’avais jamais cessé de faire du sport depuis ma jeunesse à Prades le lez. Je savais donc très bien que cette supériorité passagère ne serait plus dès lors que ce type d’épreuve ferait de plus en plus d’adeptes. De toute façon, premier ou dernier, peu m’importait car j’avais la chance d’être présent là où tant d’autres : Malades, handicapés, blessés en étaient interdits. Oui, elle était là ma récompense ! Il me suffisait donc de doser mes efforts pour que cela dure.
Certes, je ne cours plus comme un cabri. Certes, je ne fais plus, sac au dos, de longs raids pédestres en montagne, certes je ne pars plus aux quatre coins de l’hexagone voire même en Laponie ou au plus profond des forêts des Caraïbes mais je garde toujours profondément en moi ce tonus moral qui me permet de me projeter toujours vers de nouveaux horizons.
De tous ces souvenirs sportifs, il en est un des plus merveilleux et assurément celui qui m’émeut le plus lorsque j’y songe. C’est celui où, en plus de mon affectation à Dakar au Sénégal, j’étais l’entraîneur d’athlétisme du club local des Almadies. Peut-être, est-ce là, au milieu de tous ces jeunes rieurs, garçons et filles, démunis de tout mais qui m’ont tant donné que j’ai compris que désormais je serai récompensé au centuple dès lors que je pourrais être toujours le catalyseur d’un groupe complice et, par là même, donner l’exemple d’un vieillissement maîtrisé harmonieusement. Tel est le vœu, lecteurs de « Loupic » que je formule de tout cœur pour vous et vos familles.
Oui, notre mérite, demeure toujours présent si nous avons la sagesse et, j’ose ajouter, l’intelligence de ne pas user plus que ce que le « créateur » veut bien nous aider à conserver quelques années encore. Elle est bien là notre récompense !...