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mercredi 25 novembre 2009, par ,
A quatre kilomètres au nord-ouest, Saint-Pierre de Valflaunès est implantée sur un site d’oppidum. Il est difficile de savoir si elle dépendait du monastère d’Aniane ou du chapitre de Maguelone à la fin du XIe siècle, époque où elle a été édifiée. Elle appartient à une catégorie d’églises où abbés et évêques se partageaient plus ou moins bien les droits temporels et spirituels.
La date de sa construction incline à l’attribuer à Aniane dont elle demeurait, au XVIIP siècle, un prieuré d’un très bon rapport.
L’abside est bâtie en petit appareil de huit à quatorze centimètres de haut. Elle est agrémentée d’un feston d’arcatures regroupées deux par deux. Elle est scandée par des lésènes plates où l’on décèle une certaine recherche dans l’assemblage. Des moellons posés à plat alternent avec des moellons posés de chant. Ces derniers laissent entre eux des creux dans l’intention de créer des zones d’ombre accentuant le relief.
L’appareil plus large, utilisé pour une partie de la deuxième travée, pour la troisième travée et pour les contreforts, témoigne qu’il y a eu deux campagnes de construction séoarées par une vingtaine d’années.
La façade a été surchargée, au XIXe siècle, par l’adjonction d’un clocher à double arcade et il a fallu la contrebuter à la hâte par deux robustes piliers.
A l’intérieur, l’abside est précédée d’un rappel de chœur voûté en plein cintre. Le berceau de la nef repose en retrait des arcs de décharge tout comme les doubleaux s’appuient bien en arrière des pilastres. Ce procédé, appllé « en gouttière », se retrouve dans plusieurs églises du pays de Montpellier et, en particulier, à Maguelone.
Le décroutage, réalisé en 1986, a mis au jour un étonnant décor polychrome composé de claveaux alternés en calcaire gris clair et gris bleu, à l’arc triomphal, aux pilastres et aux arcs de décharge.
Les deux chapelles formant transept et le bas-côté sont des adjonctions récentes.
Source : "Eglises Romanes Oubliées du Languedoc" par Pierre Albert Clément, 1989.
Avec l’aimable autorisation de l’auteur.