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Bombyx disparate : information aux communes (2006)

dimanche 30 avril 2006, par Perrey Luc

Nous relayons ici l’information qui a été faite aux communes concernées par le Département Santé des Forêts de Ministère de l’Agriculture à la mi-avril. Bien que ne traitant "que" de l’aspect "protection des forêts", le courrier repris ci-dessous apporte des informations fiables et éclairantes sur le phénomène.

Rappel des événements 2005 :

Les peuplements forestiers des Garrigues du Gard et de l’Hérault, et ceux des Basses Cévennes gardoises ont été défoliés au printemps 2005 par le bombyx disparate (Lymantria dispar) ; l’enveloppe des dégâts fût de l’ordre de 120 000 hectares, englobée dans le quadrilatère formé par Valleraugues, Uzès, Nîmes (30) et Villeveyrac (34) au nord du bassin de Thau.
Les chênaies (chêne vert principalement) ont perdu en moyenne 50% de leur feuillage au plus fort des dégâts. La refeuillaison de juillet, consommatrice de réserves, est jugée médiocre (fréquence des houppiers très clairs ou à feuilles de taille inférieure à la normale).

Inventaire hivernal 2005-2006 :

En vue d’estimer un risque de défoliation en forêt au printemps 2006, un dénombrement des pontes de ce papillon a été effectué en sortie d’hiver (date permettant l’intégration des aspects qualitatifs tels que leur démantèlement par les prédateurs ou le niveau de parasitisme naturel), sur une aire plus large que celle des dégâts 2005 (déplacement spatial probable). Cet inventaire est constitué par un échantillonnage de 60 sites, correspondant à 6000 arbres, les observations ont également concerné le reste du milieu naturel (pontes pouvant se trouver sur tout type de support).

Hérault : risque bombyx disparate 2006


Interprétation (prévision) :

Les secteurs correspondant à des pontes relativement abondantes (plus de 1 pour 20 m2) se sont considérablement réduits :

  • pour l’Hérault, deux secteurs, encadrant la ville de Montpellier au sud-ouest et au nord, subsistent (voir carte et liste des communes ci-jointes)
  • pour le Gard, seule la proche région de Saint -Jean du Gard (avec Thoiras et Anduze) est concernée, malgré la très forte progression spatiale du ravageur observée l’an passé sur ce département.
    Le niveau de parasitisme est plus important que l’an passé mais reste faible (moyenne de 10%), la perte quantitative est davantage liée à une diminution de la fécondité (pontes de petite taille).


Risques et suite à donner :

  • Du côté de l’hôte, aucun dépérissement marqué n’a été détecté .
  • Seules des défoliations locales sont attendues pour 2006.

Il n’est donc pas envisagé de traitement pour la protection de la forêt, d’autant qu’en cette troisième année de gradation, une telle éventualité se traduirait par un freinage du développement des ennemis naturels du bombyx, soit le risque d’une prolongation des dégâts en 2007. De plus, les traitements au Bacillus thuringiensis ne sont pas sélectifs de l’espèce (toutes les chenilles de papillons, abondantes au printemps, seraient également éliminées).
Pour mémoire (risques pour l’homme, hors mission DSF), les chenilles du bombyx sont susceptibles de pénétrer dans les habitations ; il s’agit du seul risque humain, cette espèce n’étant pas urticante mais pouvant générer des allergies (nombreux témoignages en 2005).
Ces migrations peuvent se faire dès l’éclosion : c’est à ce stade de jeunes chenilles que le transport par vent fort peut se faire sur de longues distances ; les deux secteurs géographiques actuellement formés sur l’Hérault peuvent ainsi "arroser" la totalité de l’est du département jusqu’au littoral.

P.-S.

Source : Avertissement département santé des forêts n° 2006-01 aux communes. Objet : Risque de défoliation par le bombyx disparate sur les départements du Gard et de l’Hérault. Courrier daté du 19/04/206.
Dossier Loupic : Bombyx disparate

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