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jeudi 16 février 2012, par
Ce livre, "La baronnie de Castries", en format papier se trouve dans les médiathèques de : Montpellier, Castries, Vendargues, Baillargues. La deuxième édition étant épuisée, je donne ce livre, qui m’a demandé plusieurs années de recherches, à tous les passionnés d’Histoire locale qui s’intéressent aux actes anciens, déposés dans les archives des notaires de l’ancien régime. Toute utilisation à but commercial reste interdite et soumise au copyright.
Ce qui suit n’est pas un roman historique mais une étude des mœurs et coutumes, reflets de la vie
dans la baronnie de Castries telle quelle devait être en ce début du XVIème siècle, et ceci par
déductions tirées de l’analyse de centaines d’actes déposés dans les minutes de Maître Bertrand de
Vergnes, un notaire royal de Castries qui exerçait sa charge dans le début de ce XVIème siècle que
l’on appelle la Renaissance. Ses registres sont déposées aux archives départementales de l’Hérault
dans la série 2 E-95 "Archives notariales acquises par le clergé", accessibles par internet en fichiers
numérisés sur le site des archives en ligne de l’Hérault. Ces registres, minutiers ou doubles, sont
classés par années. Il faut savoir que c’est le calendrier Julien qui était utilisé. Il était différent du
calendrier Grégorien utilisé de nos jours.
Bertrand de Vergnes qui commença sa carrière comme tabellion, c’est-à dire écrivain public pour
Castries, avait sa boutique dans les murs de la circulade au bas de la rue droite qui allait de la porte
basse dite de Montpellier jusqu’à une rue longeant les murs du château et continuée par une autre rue
partant de la place publique, devant le portail du donjon pour aboutir à la porte haute dite de
Sommières. Il a exercé sa pratique de 1519 à 1559 soit quarante années sous le règne de quatre rois,
François premier, Henry II, François II et Charles IX. Bien que le langage courant soit le dialecte
roman ou langue d’Oc, ses premiers actes jusqu’en 1539 sont écrits en latin, l’ordonnance royale de
Villers-Cotterêts du 15 août 1539, qui fit du français la langue officielle et exclusive de
l’administration et du droit à la place du latin, n’a mis que 26 jours pour atteindre Castries. Bien sûr,
le français utilisé par ce notaire et ses clercs est bien différent du français tel qu’il s’écrit de nos jours,
tant par l’orthographe que par la grammaire. Toutefois la pratique intensive de la paléographie
pendant plus de dix années m’a permis de transcrire une majeure partie de ces actes.
Il faut rendre hommage au Conseil général de l’Hérault qui a autorisé la mise en ligne gratuite des
archives sur internet. Grâce à cela, l’étude des actes déposés aux archives en est plus agréable et plus
rapide. J’ai passé de très nombreuses heures à déchiffrer lettre par lettre, mot par mot, quelques 187
actes, concernant le XVIème siècle et tous concernant les villages de la baronnie de Castries.
Plus que le contenu, qui est classique pour des actes notariés, c’est entre les lignes, par des
hésitations, des ratures des blancs, des ajouts en marge que la personnalité de l’écrivain public
apparaît. J’ai pu faire la différence entre plusieurs clercs et le notaire lui-même, faire aussi la
différence entre l’acte qui est préparé au calme de l’étude avec une écriture académique, sans ratures
et l’acte saisi sur le vif, papier posé sur l’écritoire mobile au cours d’une réunion publique, au milieu
des habitants, sur la place du village ou au milieu des champs et des vignes.
A travers tous ces actes nouvellement mis à jour, reviennent dans le présent des personnages disparus
dans la nuit du temps depuis très longtemps. Ils étaient nos ancêtres. Ils revivent dans notre esprit par
la lecture de tous ces actes qui furent faits à leur demande et sous leur dictée. C’est l’essence même
de leur personnalité, de leurs grandeurs mais aussi de leurs faiblesses qui apparaît ainsi car, comme
nous, eux aussi n’étaient que des hommes.
J’ai eu grand plaisir de raviver ainsi leur souvenir et j’espère que vous aussi vous trouverez, en lisant
ces lignes, la satisfaction de la rencontre avec le passé par l’histoire de notre terroir, cette histoire
oubliée qui sommeille toujours au fond de nos cœurs car si profondes sont nos racines.