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jeudi 20 septembre 2007, par
La structure foncière des garrigues du Pic Saint Loup est intéressante à étudier puisqu’elle se situe à la base des processus sociaux qui déterminent, et ont déterminé, l’organisation et la gestion des espaces des garrigues. Elle pose les limites institutionnelles de gestion du sol, et permet la répartition des activités sur un secteur donné. Elle est donc un des moyens de caractériser la diversité et la dynamique de l’occupation spatiale et de comprendre alors la mosaïque du milieu méditerranéen.
La structure foncière classique se caractérise par un système dual : aux grands blocs fonciers, de plus de 100 hectares, souvent 300 hectares, sont juxtaposées de petites et moyennes propriétés, de moins de 10 hectares, très morcelées, souvent associées au domaine communal. Il faut remonter à l’époque romaine pour expliquer les origines de cette organisation à la fois latifundiaire et microfundiaire.
Des grandes propriétés d’un seul tenant
Les grandes propriétés sont des domaines fonciers d’une superficie, pour la zone du Pic Saint Loup, d’environ 300 hectares. Elles donnent à cet espace sa particularité car de cette façon, la quasi totalité du territoire relève du domaine privé. Organisées autour des mas, ces propriétés sont le pivot de l’économie traditionnelle locale. Associant l’agriculture, l’exploitation des forêts et leurs troupeaux, les propriétaires ont largement exploité les ressources du milieu. Aujourd’hui, les ambitions de ces propriétaires sont bien différentes les unes des autres. L’augmentation de la valeur des terrains dans les villages de la périphérie de la ville de Montpellier favorise les transactions immobilières au dépend d’un territoire désormais classé en Appellation d’Origine Contrôlée Cru du Pic Saint Loup qui permet une viticulture de qualité.
Des moyennes et petites propriétés morcelées
Au cœur de ces grandes propriétés d’un seul tenant et relativement stables, l’espace restant se partage entre des petites et moyennes propriétés très morcelées. Elles sont généralement associées au domaine communal, leur foncier a subi et subit encore quelques remaniements. Ces biens villageois sont disséminés un peu partout dans l’espace et comprennent à l’origine de 1 à 2 hectares de terres cultivables, espaces la plupart du temps viticoles et quelques grandes parcelles de garrigue. Ils se sont peu à peu agrandis lors de rares transactions foncières.
L’appropriation du territoire
La particularité de l’espace des garrigues autour du Pic Saint Loup réside dans le fait qu’hormis les petits champs cultivés et les jardins attenants aux villages et aux mas, entourés de murets de pierre, les limites de la propriété ne sont pas visibles dans le paysage. La circulation des troupeaux n’en était pas moins contrôlée et soumise à des accords entre les usagers et les propriétaires. L’absence de clôture ainsi que le contrôlé de la circulation des animaux rendent la surveillance et le gardiennage des animaux obligatoire.
Cette ouverture du milieu, en fait un espace accessible par tout le monde et pose de nos jours la question de la fermeture du territoire. Que ce soir par un changement du mode résidentiel que sont les lotissements entourés de hauts murs de propriété, ou la diversification des usages, qui opposent par exemple, des pratiques comme la chasse et la randonnée.
En savoir plus : lire les mémoires Dynamiques de la végétation et gestion sociale de l’espace des garrigues du Pic Saint Loup