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mercredi 25 novembre 2009, par ,
Ce n’est qu’au début du XXe siècle que le village de Ferrières s’est vu attribuer le déterminant « les Verreries » pour le distinguer d’un autre village héraultais appelé Ferrières-Poussarou. Il aurait été plus évocateur de choisir le qualificatif de Ferrières les Dolmens, car le site revêt un tel intérêt que les spécialistes ont donné le nom de ferrérien à une civilisation originale du chalcolithique.
L’emplacement même de l’église Saint-Jean de Ferrières, en haut d’une butte sacrée, symbolise l’antiquité de l’occupation.
Les bases du mur sud montées en petit appareil allongé correspondant à une première tranche de travaux commencés vers la fin du XIe siècle. Le parement en moellons plus gros et plus allongés de l’abside et des assises supérieures du mur sud indique une reprise du chantier une trentaine d’années plus tard. C’est dans cette partie des travaux que s’inscrivent les trois fenêtres décorées rappelant Sauteyrargues et Claret.
La baie axiale s’ouvre par un double ressaut alors que la baie de la deuxième travée possède une archivolte à double rouleau avec cordon de dents d’engrenage intercalé. Bien qu’elle soit partiellement dégradée et masquée par un énorme tombeau, la fenêtre de la première travée a conservé une certaine noblesse. Deux arcs, de dessin lombard, encadrent un ruban de dents d’engrenage et composent une archivolte peut-être inspirée de Saint-Guilhem-le-Désert. Un fragment de tore garnissant encore le ressaut rappelle que l’ensemble été complété autrefois par les traditionnelles colonnettes.
A l’intérieur, les colonnes engagées possèdent la caractéristique de reposer sur un socle fait d’un chapiteau trapézoïdal renversé absolument identique aux chapiteaux à angles abattus qui reçoivent les doubleaux.
Malgré ses faibles ressources, la municipalité de Ferrières a eu la louable initiative de faire disparaître l’abominable sacristie qui était incrustée entre l’abside et la tour-clocher du XIIIe siècle. Quant à l’architecte qui a fait exécuter le rejointement insensé de la façade, il mérite un carton rouge.
Source : "Eglises Romanes Oubliées du Languedoc" par Pierre Albert Clément, 1989.
Avec l’aimable autorisation de l’auteur.