Accueil > Partout > Bombyx disparate : information aux communes (2005)
mercredi 18 mai 2005, par
Nous relayons ici l’information qui a été faite aux communes par le Département Santé des Forêts de Ministère de l’Agriculture. Bien que datant de fin mars et ne traitant "que" de l’aspect "protection des forêts", le courrier repris ci-dessous apporte des informations fiables et éclairantes sur le phénomène.
Les peuplements forestiers des Garrigues du Gard et de l’Hérault ont été défoliés au printemps 2004 par le bombyx disparate, sur une surface de l’ordre de 20 000 hectares, englobée dans le quadrilatère formé par St Gély du Fesc (34), Quissac (30), Le Vigan (30), Puéchabon (34).
Les chênaies (chêne vert principalement) ont perdu en moyenne 60% de leur feuillage au plus fort des dégâts, la re-feuillaison de juillet, consommatrice de réserves, est jugée médiocre (fréquence des houppiers très clairs ou à feuilles de taille inférieure à la normale).
En vue d’estimer un risque de défoliation au printemps 2005, un dénombrement des pontes de ce papillon a été effectué en sortie d’hiver (date permettant l’intégration des aspects qualitatifs tels que leur démantèlement par les prédateurs ou le niveau de parasitisme naturel) sur une aire plus large que celle des dégâts 2004 (déplacement spatial probable).
La valeur seuil pour un risque de défoliation totale est de 1000 pontes par hectare, elle est dépassée pour 5 communes gardoises et 12 communes de l’Hérault, soit une surface prévisionnelle (enveloppe des dégâts) de l’ordre de 30 000 hectares au maximum, centrée sur le même périmètre qu’en 2004, mais avec une progression centrifuge des pontes (Roquedur et St Bresson au nord, St André et Pégairolles de Buèges à l’ouest, Argelliers au sud, puis le Rouet, Pompignan, Conqueyrac à l’ouest).
Le présent document est néanmoins plus largement diffusé au niveau des municipalités de la région : les jeunes chenilles qui vont prochainement éclore peuvent être emportées sur de longues distances et provoquer ensuite des défoliations sur des secteurs actuellement vides de pontes (voir liste de diffusion ci-après, tenant compte de l’orientation moyenne des vents printaniers sur les secteurs concernés).
Le taux moyen de parasitisme des oeufs reste faible pour cette deuxième année de manifestation (moyenne de 3%), mais à l’inverse deux autres facteurs de régulation risquent de jouer en défaveur de l’insecte :
Les conditions climatiques à venir peuvent encore influer sur l’ampleur des dégâts (fortes pluies entraînant les jeunes chenilles au sol, humidité favorisant les mycoses).
Du côté de l’hôte, aucun dépérissement marqué n’a été détecté :
Il n’est donc pas envisagé de traitement pour la protection de la forêt, d’autant qu’en cette seconde année de gradation, une telle éventualité se traduirait par un freinage du développement des ennemis naturels du bombyx, soit le risque d’une prolongation des dégâts en 2006. De plus, les traitements au Bacillus thuringiensis ne sont pas sélectifs de l’espèce (toutes les chenilles de papillons, abondantes au printemps, seraient également éliminées).
Pour mémoire, les chenilles du bombyx sont susceptibles de pénétrer dans les habitations ; il s’agit du seul risque humain, cette espèce n’étant pas urticante (une copie du présent courrier est transmise aux services des affaires sanitaires et sociales pour information).
Source : Avertissement département santé des forêts n° 2005-01 aux communes. Objet : Risque de défoliation par le bombyx disparate sur les départements du Gard et de l’Hérault. Courrier daté du 30/03/05.
Dossier Loupic : Bombyx disparate