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mercredi 29 novembre 2006, par
D’après les paléoanthropologues, les premières traces de vie humaine dans la plaine
remontent à -4000 ans av. J-C : il s’agissait de chasseurs-cueilleurs qui se sont sédentarisés
peu après leur arrivée. On retrouve de nombreux sites préhistoriques avec des dolmens ou des
menhirs, également appelés cromlechs quand ces pierres taillées sont disposées en cercle
comme aux alentours de Ceyrac ou de la Masselle. Des fouilles ont eu lieu dans certains de
ces sites et il a été découvert des silex, des sépultures souterraines ainsi que du mobilier, des
restes de poteries et des colliers composés de rondelles d’os - témoins d’une présence
humaine très ancienne.
A cette époque préhistorique et jusqu’au Moyen-Âge, la plaine était très boisée. Aux
XVIIème et XVIIIème siècles, les ateliers de verrerie (dont on trouve encore les scories) et de
tannerie ont eu raison de ces forêts.
On trouve également plusieurs carrières de pierre de construction, dont certaines sont
très anciennes. L’exploitation de ces carrières avait presque cessé au cours du XXème siècle,
mais elle connaît aujourd’hui un nouvel essor. La pierre de Pompignan, ocre et grise, un brin
rosée, est largement utilisée dans la région et sa renommée n’est plus à faire.
On ne peut pas parler de la plaine sans aborder le pastoralisme. Après la destruction de
la forêt, des pelouses se sont développées, favorisant le pâturage des moutons et des chèvres.
Le paysage de la plaine a peu à peu pris ses allures de savane (comme on trouve encore autour
du lieu dit des Faïsses). Ainsi, la plaine a été maintenue « ouverte » (en opposition aux zones
boisées « fermées ») pendant presque un demi-millénaire. Il est difficile d’estimer l’effectif
maximum de bêtes ayant pâturé la plaine en même temps, mais, on peut facilement imaginer
plusieurs milliers d’animaux en pâture, compte tenu du nombre important de bergeries.
Le dernier troupeau conséquent (environ 150 bêtes) était présent à la bergerie de la
Matte (au pied du bois de Monnier) jusqu’en 2002. En 2006, il ne resterait plus qu’un
troupeau d’environ 300 bêtes à Saint-Hippolyte-du-Fort, et un petit troupeau de 15 brebis et 7
chèvres qui pâturent autour de l’aérodrome de Conqueyrac.
Le maintien de zones ouvertes favorise une importante diversité biologique. Avec la
disparition du pastoralisme, arbres et arbustes commencent à pousser : ces « milieux
naturels » se referment… Au fil du temps, au lieu d’un site exceptionnel que l’on ne rencontre
presque nulle part ailleurs, le visage de la plaine aura une allure quelconque de garrigue
comme on en trouve partout autour de la Méditerranée. Certes, il faudra attendre une dizaine
d’années, et même les habitants de la plaine ne s’en rendront presque pas compte ; mais c’est
une certitude, la garrigue ouverte disparaîtra si des mesures de gestion concrètes et efficaces
ne sont pas prises rapidement.
L’agriculture occupe une grande part des activités dans la plaine. Les communes de
Pompignan et Saint-Hippolyte-du-Fort ont d’importants vignobles (cf. carte 4, page suivante)
tandis que Conqueyrac est plus axé sur la culture de céréales. Il existe également quelques
vergers, ça et là autour des habitations.
Cette page fait partie d’une série de 6 articles intitulés extraits du document "La plaine de Pompignan : inventaire naturaliste " :
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