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vendredi 31 août 2007, par
Depuis début 2005, notre association a pris l’initiative d’informer les Tréviersois sur les enjeux et l’avancée du projet de PLU. Des oppositions importantes à ce projet se sont manifestées sous différentes formes.
Voici une synthèse des solutions qui, selon nous, permettraient de conserver un meilleur équilibre dans notre commune et la qualité de vie chère à tous.
Le groupe majoritaire s’étonne que les nouveaux arrivants hurlent au scandale lorsque les élus poursuivent précisément la politique en matière d’urbanisme qui a favorisé leur installation à Saint Mathieu de Tréviers. Sachant qu’un habitant sur quatre vit dans la commune depuis moins de 10 ans, on peut poser la question suivante : Depuis combien d’années doit-on être résident dans cette commune pour avoir le droit de dire que 5000 habitants est une taille critique pour conserver un esprit de village et qu’une augmentation trop rapide créerait des tensions ?
Nous prenons position sur ce sujet depuis plus de deux ans à travers notre journal :
La Feuille de CADES n° 16 (avril 2005) : PLU : une gestion pour les générations à venir
La Feuille de CADES n° 18 (octobre 2005) : Enquête – « Quel développement souhaitez vous pour notre village à l’horizon 2015 ? »
La Feuille de CADES n° 19 (janvier 2006) : Résultats de notre enquête – « Quels développement pour notre village à l’horizon 2015 ? »
La Feuille de CADES n° 21 (juillet 2006) : Le PADD – Aménagement et dévéloppement durable – Quelles perspectives ?
La Feuille de CADES n° 23 (janvier 2007) : La balade vous a PLU ?
La Feuille de CADES n° 24 (avril 2007) : Et l’on reparle du PLU…
La Feuille de CADES n° 25 (juillet 2007) : PLU – un enjeu majeur pour l’avenir
Lors du Conseil Municipal du 15 février 2007, le projet de PLU a été présenté par le groupe majoritaire à l’ensemble des conseillers municipaux. Ce n’est que durant ce conseil que les différents Coefficients d’Occupation des Sols (COS) retenus pour les zones constructibles du village ont été communiqués. Pourtant, ces coefficients s’avèrent être des données majeures puisqu’ils sont les seuls indicateurs de la densité des habitations des différentes zones et auraient dû faire l’objet de concertations préalables dans la commission URBANISME, chargée de l’élaboration du PLU.
1) Augmentation de la population de notre village
Deux scénarios de développement de la commune auraient été envisageables :
Ce PLU a pour objectif de maintenir le rythme actuel de l’augmentation de la population (environ + 125 habitants par an entre 1990 et 2004), ce qui représente 2.8% sur une population donnée de 4500 personnes. Si l’on compare ce chiffre à celui du département, un des plus hauts au niveau national (+ 1.1 %, donc 11 000 habitants par an sur une population de 192 000), on peut se poser la question suivante : Pourquoi la commune de Saint Mathieu de Tréviers progresse-t-elle à un rythme deux fois plus important que le département ? Serait-ce dû à une plus forte progression sur le nord montpelliérain ? Or, dans des communes de taille comparable à la nôtre, les taux sont largement inférieurs (voir ci-dessous). L’augmentation de la population n’est donc pas une fatalité, mais traduit bien un choix politique, ce qui a été confirmé par Monsieur le Maire lors du Conseil du 15 février 2007.
*Taux de croissance (en % par an) des communes du nord montpelliérain de taille comparable
Teyran (1999- 2006) + 0.2%
Le Cres (1999 – 2005) - 0.1%
Prades le Lez (1999-2006) + 0.5%
Montferrier (1999-2004) +0.9%
Saint Gély du Fesc (1999-2005) +1%
Saint Mathieu de Tréviers (1999-2004) + 3.2%
(Source : INSEE)
1) La pression démographique que subit la région depuis plusieurs années engendre des prix immobiliers prohibitifs, ne permettant pas aux jeunes couples de s’établir dans notre village.
Comment peut-on croire qu’une politique locale en matière d’urbanisme peut influencer le prix de vente du terrain ? On voit bien que les prix varient aux niveaux régional et national en fonction de la volonté des investisseurs, des cours de la bourse, des taux de crédits, etc. Il a déjà été observé dans le passé qu’une augmentation importante des surfaces constructibles n’a aucun impact sur le prix à la vente. C’est pour cela qu’une densification des constructions actuelles – par une augmentation des Coefficients d’Occupation des Sols - est préférable. Ainsi, un grand nombre de propriétaires et leurs enfants pourront en bénéficier.
2) Notre commune manquerait d’équipements pour satisfaire les nouveaux arrivants, qui sont pour la plupart originaires de grandes villes et qui ont l’habitude d’avoir à leur disposition toutes les commodités, notamment en matière de commerce, de service et de santé.
Il faut admettre que notre commune, déjà bien équipée, ne pourra jamais se situer au niveau de grandes villes, même après une augmentation significative de la population. Bien qu’il soit du devoir de la commune de répondre favorablement à d’éventuelles demandes d’installation, il faudrait développer en priorité les transports en commun avec les communes environnantes. Si l’on peut accéder aux services qui y sont proposés, cela évitera d’avoir à transformer Saint Mathieu de Tréviers en ville.
3) Une augmentation significative du nombre d’habitants engendrerait des recettes fiscales supplémentaires ce qui permettrait à la commune d’assainir ses finances.
Bien au contraire. Les investissements faits pour réaliser les équipements nécessaires afin d’accueillir correctement cette population ont mis la commune en difficulté financière. Maintenir le taux d’augmentation à son rythme actuel ne ferait qu’accroître les frais à la charge de la commune pour la réalisation des réseaux nécessaires à la viabilisation des terrains (construction de transformateurs, câblage électrique, alimentation en eaux, voiries, raccordement en eaux usées, réseau pluvial) sans parler de la station d’épuration, initialement prévue pour moins de 6 000 habitants, et des phénomènes induits inéluctables ainsi que des répercussions en matière de service public (crèches, écoles, collège, etc.).
Il faudra attendre 5 à 10 ans de prélèvements fiscaux sur ces nouvelles constructions pour équilibrer ces investissements.
4) La réalisation d’une déviation aurait un impact négatif important sur le commerce et les services proposés dans la commune. Seule une population d’environ 8000 habitants permettrait de pérenniser ces activités commerciales.
Cette réalisation n’a été que récemment demandée au Conseil Général, qui est la seule instance pouvant mener à terme ce projet. Il a été indiqué à la commune, que du fait de l’absence de réserves foncières, ce contournement sera difficile à réaliser dans un délai inférieur à quinze/vingt ans, et ceci dans le meilleur des cas. Sachant que plusieurs équipes se succèderont à la gestion de la commune d’ici-là, comment prévoir dès aujourd’hui le nombre d’habitants ainsi que le profil commercial ?
Les arguments pour un maintien de la population autour du seuil des 5000 habitants s’organisent autour de plusieurs axes.
Environnement
Le plaisir d’habiter dans ce village est fortement lié à la beauté des paysages qui l’entourent. Il est de notre devoir de traiter cette surface que nous avons en gestion avec la plus forte précaution. Les chemins et les possibilités de balades autour du château de Montferrand, du Pic Saint-Loup, de l’Hortus,… doivent être protégés. Il est important, lors du développement urbain de la deuxième ceinture montpelliéraine, de ne pas reproduire les erreurs commises lors de l’agrandissement des communes de la première ceinture. Ainsi, il est primordial de préserver le maillage vert entre les villages. Céder aux pressions de quelques grands propriétaires terriens pour agrandir la surface urbanisée en créant de nouveaux lotissements au-delà des frontières actuelles de la commune mettrait ces zones vertes en danger. Il est hors de question de sacrifier davantage les abords du village à l’installation de nouvelles zones commerciales ou artisanales.
Aspects humains
La vie associative particulièrement riche de notre village doit être préservée. Les habitants de quartiers loin du centre se déplaceraient encore davantage en voiture et ne pourraient plus se sentir totalement Tréviersois. Un habitat diffus risque donc d’engendrer des relations diffuses entre villageois et de diluer cette vie associative, élément moteur de notre commune. Saint Mathieu de Tréviers pourrait alors devenir un village dortoir.
2) Aménagements et développements prévus par ce PLU :
Un aménagement de deux secteurs au nord du village : un secteur tertiaire au nord du rond point de la Charte ainsi qu’un secteur de loisirs et de tourisme à côté du Lac de Jeantou (autour du ranch du pic St Loup).
Un aménagement de deux secteurs à l’ouest du village : 13.5 ha dans le secteur Pesses et Fontanilles qui sera à urbaniser et à raccorder aux réseaux des eaux usées ainsi que 11.6 ha dans le secteur Cros du Boudou / Gouletier.
L’aménagement de ces nouveaux quartiers se fera sous forme de Zones d’Aménagement Concertées (ZAC) avec des cadres fixés aux aménageurs.
Nous nous opposons à ce projet pour les raisons suivantes :
La limite nord du village est clairement identifiée par la route départementale D1, qui va de Notre-Dames-de-Londres à Saint-Bauzille-de-Montmel, et le rond point de la Charte. Celui-ci, par la présence de bâtiments publics (Maison de la Charte, locaux administratifs du Département), constitue une véritable porte d’entrée dans la commune, ce qui contribue à l’identité et à la beauté du village. La taille de ce rond point ne favorise pas les déplacements à pied. De plus, l’ensemble des autres activités (commerciales, industrielles, artisanales) se trouve au centre et au sud du village. Développer des zones d’activité au nord créera inévitablement de nouveaux déplacements qui augmenteront encore davantage la circulation automobile à l’intérieur du village. Enfin, la vue remarquable sur l’Hortus en venant de l’est sera gâchée à jamais.
Nous proposons donc de réduire la zone constructible à l’ouest du village au périmètre du Projet Westphal (13.5 ha dans le secteur Pesses et Fontanilles) qui avait été accepté par les associations de quartier et approuvé à l’unanimité par le Conseil Municipal du 10 juillet 2003 (voir Compte Rendu de ce Conseil Municipal).
Pourquoi vouloir développer le village à ces endroits ? La réponse avancée par le groupe majoritaire est celle de la très forte pression qu’elle subit de la part des propriétaires. Il semble évident que tous les villages alentours subissent une pression comparable. Mais Saint Mathieu de Tréviers est la seule commune qui a augmenté sa population plus rapidement que celle du département, celui-ci présentant déjà un très fort taux de croissance.
Le groupe majoritaire s’était engagé à ne pas développer le village au-delà des 5000 habitants. Or, au vu des constructions en cours, ce chiffre est déjà atteint. Ce PLU, qui est dicté davantage par des choix politiques, soumis à des intérêts personnels, que par des considérations d’urbanisme et de préservation de l’espace, nous prépare un village à plus de 6500 habitants. Il s’agit d’un enjeu de taille qui nécessite la concertation de la population. On ne pourra se satisfaire d’une unique réunion de présentation du PADD et des quelques réunions organisées à la demande des associations de quartier. Le PADD et le PLU représentent des documents complexes, induisant des choix irréversibles pour notre avenir. Il faut laisser le temps aux habitants du village de prendre du recul quant aux propositions qui ont été faites, afin que toutes les personnes intéressées puissent se documenter sur le sujet et se forger un avis avant d’assister à d’autres réunions d’information. De plus, ce PLU doit s’intégrer dans le Schéma de Cohérence Territorial (SCOT) du nord montpelliérain, qui n’est pas encore défini.
Il est de notre responsabilité de respecter ce village dont la gestion pour les générations à venir nous incombe à tous !
Note de Loupic : vous trouverez des informations officielles sur le site internet de la mairie de Saint-Mathieu-de-tréviers. Lien direct : Plan Local d’Urbanisme