Les envahisseurs de l’âge du Bronze (1850 - 800 av. J.C.)

La civilisation de Fontbouisse étalée sur cinq départements avait un sous-groupe particulièrement dynamique, isolé dans cet immense bois de Valène-Hortus caractérisé par ces longues maisons serrées en faisceaux et ses deux forteresses. Vu de loin lorsque les luttes entre voisins sont effacées, on les prendrait pour des gens pacifiques. Pourtant, ces deux villages fortifiés rapidement ne l’ont pas été pour rien.

Des envahisseurs, les gens du Bronze ancien, déferlaient le long de la vallée du Rhône et se répandaient dans la garrigue. Lébous et Boussargues ont été pris, détruits et tous les villages de Valène-Hortus rasés. Ces nouveaux venus d’Europe centrale, choqués de voir des systèmes défensifs ignorés d’eux ont réutilisé la plupart des tours du Lébous pour y enterrer leurs morts. Les tours 3, 4, 5 et 6 avaient près d’elles ou à l’intérieur la tombe d’un vainqueur. La tombe de la tour 1 encore plus suggestive contenait les restes d’un homme probablement un guerrier, avec son poignard et son épingle en bronze.

fig. 9 - Sacrifice de deux statues-menhirs défigurées sur la tombe d’un des destructeurs du Lébous faite avec /a tour n° 1

Devant la tombe, deux petites statues-menhirs locales préalablement défigurées pour ne plus être honorées par les Fontbuxiens échappés au massacre, servaient de trophée au vainqueur (fig. 9). Non seulement c’est la fin de l’âge du Cuivre mais c’est aussi, tout au moins en France, la fin de la religion des statues-menhirs. Protégées par les Alpes et par les Pyrénées, les péninsules ibériques et italiques ont continué à sculpter des divinités de pierre pendant encore un millénaire.