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samedi 25 septembre 2004, par
Que fabriquaient-ils ?
Tailler le silex et produire une gamme d’outil qui grattent, coupent, tranchent, moissonnent ; polir les roches en lames de haches et d’herminettes, pour couper, sculpter et
défricher ; façonner de solides outils en os pour percer, racler, forer ; utiliser des galets pour marteler, piqueter ; travailler le bois pour en faire des manches d’outils ou des récipients ; façonner des perles et des pendeloques aux formes variées dans des pierres grises noires vertes ou jaunes, dans des coquilles, dans des esquilles osseuses ou des dents ; utiliser les fibres des plantes, les poils, les tendons et les peaux des animaux pour confectionner les vêtement, des contenants en cuir ; pétrir l’argile, la rouler en colombin pour monter puis cuire des vases de toutes sortes ; extraire des roches rares, les chauffer, les
réduire, couler le cuivre et obtenir des armes et des parures qui ont l’éclat du soleil, tout cela nous ne pouvons plus que l’imaginer. De ces gestes nous restent des objets abandonnés dont l’archéologue tente de remonter le fil de l’histoire, jusqu’à leur fabrication. Parmi eux, la poterie tient une place à part. Chaque région, chaque période de la préhistoire récente produit des types de pots dont les formes et les décors signent une appartenance culturelle. Les céramiques retrouvées à Cambous montrent un évident souci esthétique. Certains vases se distinguent par la finesse de leur paroi, l’élégance de leurs proportions, la profusion de leur ornementation.
Comment vivaient-ils ?
Bâtir ne pose de problèmes dans les régions des Garrigues, le matériau calcaire existe à profusion. La technique de la maçonnerie à sec est simple et rapide. Les pierres tiennent sans liant, empilées et bloquées par leur propre poid. La hauteur des murs ne devait pas excéder la taille d’un adulte. Les toitures des plus grandes maisons étaient faites de végétaux. Parfois, un treillis de branchage enduit d’argile
supportait une couverture de pierres plates (les lauzes). La forme des maisons est typiques de l’architecture fontbuxienne des causses de l’Hérault. Les entrées s’ouvrent dans le grand axe à l’abri des vents dominants. Les plus grandes maisons sont allongées et possèdent des petits côtés arrondis (en absides). Accolés les unes aux autres, elles forment des sortes de fermes ou hameaux. Cambous couvre environ un hectare et compte quatre hameaux, seulement deux d’entre eux sont présentés au public. Le village fut occupé pendant un temps assez long, comme en témoignent les nombreuses réfections et transformations architecturales. Des maisons ont été rallongées, d’autres abandonnées avant d’être de nouveau bâties selon un plan différent. Il est difficile d’estimer le nombre de personnes qui y vécurent, les chiffres varient de cinquante à deux cent habitants. Près du village, des caveaux funéraires collectifs (les dolmens), des maisons des morts (les tombes ovales), et des avens sépulcraux accueillaient les défunts.
L’organisation interne est comparable, d’une maison à l’autre et rien n’indique une hiérarchisation sociale des habitations et de leurs occupants. Les sols livrent l’emplacement des foyers, des trous de calages qui maintenaient les poteaux soutenant la charpente, des vases retrouvés brisés servant à la cuisine et au stockage, des instruments de mouture, des outils en silex, des restes d’aliments, des zones vides
destinées au couchage ou au parcage des animaux. Des avens et des bâtiments ruinés servirent de dépotoir. La reconstitution présentée sur le site donne une idée de ce que devait être une maison à l’âge du cuivre. Les archéologues ne sont pas allés au-delà des informations fournies par les fouilles archéologiques, mais nous pouvons tout à fait imaginer des murs un peu plus hauts, une toiture plus pentue, un plancher, des séparations en bois ou en tissu, des portes, des enduits intérieurs, une charpente plus sophistiquée, des mezzanines basses, des ouvertures dans le toit pour laisser passer la fumée. A cette époque, le travail du bois, le tissage ou le malaxage des matériaux en terre étaient parfaitement maîtrisés.
Que mangeaient-ils ?
Les restes osseux découverts dans les dépotoirs ou sur le sol des cabanes, témoignent de la présence de bovidés domestiques, du mouton, de la chèvre et du porc. En quantité de restes, le mouton est dominant et les animaux sauvages représentent environ un cinquième des espèces consommées. Le sanglier et sans doute le cerf et le chevreuil étaient
chassés. Le chien est également attesté. Les animaux pouvaient paître aux alentours du village dans des espaces déboisés et entretenus en herbages. A la période estivale, la recherche de l’eau, l’herbe plus rare devaient exiger de plus grands déplacements. Cependant, aucun indice fiable de transhumance n’est attesté. Le troupeau devait comporter peu de bêtes ; la viande d’élevage était rarement consommée. Les animaux fournissaient aussi leur lait, leurs os pour faire des outils, leur peau pour les vêtements, leurs tendons servaient de liens. Les brebis n’avaient probablement pas de laine. Les races primitives de moutons qui subsistent de nos jours ont une toison faite de longs poils et comme au Néolithique les brebis portent des cornes.
Des grains carbonisés d’orge et de blé domestiques attestent la culture des céréales. Les faucilles étaient des couteaux ou des lames en silex, emboîtés et collés sur des pièces de
bois. Les grains étaient réduits en farine à l’aide de molettes actionnées sur des meules rudimentaires, simples dalles de grès aplanies. Ces ustensiles servaient aussi à broyer des baies ou des glands. La cueillette était une activité importante. Quelques villages ont livré des stocks de glands carbonisés, utilisés à des fins alimentaires. Pour s’en assurer les archéologues n’ont pas hésité à consommer des galettes de farine de gland de chêne vert ; conclusion : cela se mange.
Source : Brochure de visite du site (Luc Jallot).
Informations plus complètes dans le guide en vente à l’accueil.
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