znieff : montagne de la Séranne

ZNIEFF de type II
Numéro:00004088

Localisation
cartes IGN au 1/25000 : Saint-Martin-de-Londres (2742 W) Blandas (2642 E)

Superficie
4700 ha

Mesure de gestion
aucune

Artificialisation
Ce vaste espace a conservé son caractère naturel. On note simplement la présence de quelques parcelles cultivées et de friches en bordure sud de la zone, ainsi qu’une piste carrossable partant de Cazilhac et qui permet d’atteindre le sommet.

Description
La montagne de la Séranne avec son cirque, ses corniches et ses reliefs élancés représente un élément marquant du paysage languedocien. Ce paysage sec, caractéristique sous un climat méditerranéen offre une vaste étendue relativement "vierge" de toutes activités humaines. La végétation basse est essentiellement constituée d’une garrigue avec notamment du Buis (Buxus sempervirens) et du Chêne vert (Quercus ilex). Quelques bosquets de Chêne vert ou Chêne blanc (Quercus humilis) sont visibles ainsi que des reboisements ponctuels en Pin noir (Pinus nigra). L’opposition de versant est particulièrement nette ; le versant nord plus frais possède un taux de boisement important alors que le versant sud aride et rocailleux est couvert d’une garrigue basse et claire.

Critères de délimitation
La délimitation de cette vaste entité naturelle est basée essentiellement sur des critères géomorphologiques et géographiques. Les limites retenues sont les suivantes : - au nord : la limite passe par la cassure nette entre la plateau de la Séranne et les gorges de la Vis, limite souvent matérialisée par un alignement de falaises ; - à l’est et au sud : la limite s’arrête à la plaine de la Buèges et de l’Hérault. Cette limite se trouve confirmée par la présence de cultures et de plusieurs villages (Brissac, Coupiac, Saint-Jean-de-Buèges...) ; - à l’ouest : la limite est plus floue ; le passage entre le massif de la Séranne et le mont Saint-Baudille se faisant progressivement. En pratique, la limite a été tracée de façon à englober l’ensemble des escarpements rocheux notamment ceux situés en versant sud.

Richesse patrimoniale
1 - Floristique Les espaces rocailleux arides abritent une flore typiquement méditerranéenne recelant plusieurs espèces rares : - Pinus nigra subsp. salzmannii ; - Allium flavum : espèce peu commune dans le département mais dont le statut exact reste à définir ; - Aquilegia viscosa et Paeonia officinalis : espèces protégées ; - Campanula speciosa : spécifique des milieux rupestres ; - Lilium martagon et Polygonatum odoratum : en limite sud de leur aire de répartition ; - Molopospermum peloponnesiacum : espèce d’origine septentrionale possédant trois stations dans le département ; - Plantago argentea : espèce possédant moins de 5 stations dans le département ; - Scorzonera purpurea : 3 stations dans l’Hérault ; - Aster trinervis : espèce endémique des Cévennes et des Pyrénées-Orientales. Ce taxon n’avait semble-t-il jamais été signalé dans l’Hérault ; - Bupleurum ranunculoides subsp. telonense : c’est la seule station connue du département ; - Hieracium stelligerum : espèce endémique. Il s’agit de la seule station connue du département avec celle de la reculée du Verdus. 2 - Faunistique Ce massif abrite un peuplement avifaunistique à affinité méditerranéenne très prononcée qui comporte : - le Hibou grand-duc (Bubo bubo), le Pipit rousseline (Anthus campestris), le Bruant ortolan (Emberiza hortulana) et la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) : ces espèces sont inscrites en annexe I de la directive CEE ainsi que sur la liste rouge des oiseaux menacés en France ; - la Fauvette pitchou (Sylvia undata) : espèce inscrite en annexe I de la directive CEE ; - le Merle bleu (Monticola solitarius) et le Merle de roche (Monticola saxatilis) ; - le grand-Corbeau (Corvus corax) ; - le Hibou petit-duc (Otus scops) ; espèce inscrite sur la liste rouge. C’est par ailleurs un ancien site de nidification de l’Aigle de Bonelli (Hieraetus fasciatus) et du Faucon pèlerin (Falco peregrinus).

Intérêt
Le massif de la Séranne constitue une entité "naturelle" de vaste étendue. En effet, sur plus 4500 ha, il existe très peu d’éléments d’artificialisation notables, hormis en périphérie du site. Le caractère très dispersé de ces activités procure au site un aspect naturel marqué. De plus, ce site au relief accidenté (présence de falaises et d’escarpements rocheux) et d’altitude élevée, est très fortement perçu depuis la plaine de l’Hérault. La Séranne constitue un réservoir très riche pour la faune et la flore. En effet, de nombreuses espèces végétales, caractéristiques des milieux arides méditerranéens s’y développent dont 12 espèces considérées comme rares (2 sont d’ailleurs protégées au niveau national). Les secteurs de garrigues constituent un milieu intéressant d’un point de vue botanique et entomologique alors que les corniches sont un refuge pour une avifaune rupestre et méditerranéenne très riche.

Dégradation
Cette grande entité visible de très loin, est particulièrement sensible à tout aménagement portant atteinte à l’intégrité du paysage tel l’ouverture de pistes. De plus, cette zone abritant une flore et une faune particulièrement riche et diversifiée, il est impératif de proscrire les plantations massives d’essences non indigènes.

Gestion du milieu
Des mesures de gestion appropriées doivent être prises si l’on veut préserver cette richesse écologique et paysagère proposant notamment un classement à l’inventaire des sites.

Bibliographie - Source
AKAFFOU A.M., 1976 - Recherche des espèces rares de la montagne de la Séranne (Hérault). DEA, USTL Montpellier. VERNET J.L., 1981 - Excursion botanique à la Séranne. Annales Soc. Hor. His. Nat. Hér., vol 121, fasc 2 DALLARD R. - G.R.I.V.E.. Communicaton orale. BERNARD Ch. - Botaniste. Communicaton orale.